Le Gatinois n’a plus rien à prouver dans la Ligue américaine de hockey (LAH). Il a aidé les Bears de Hershey à remporter deux coupes Calder, le championnat des séries éliminatoires, en plus d’être nommé le joueur le plus utile des séries lors de la deuxième conquête.
Ce ne fut toutefois pas assez pour lui mériter un poste à temps plein dans la Ligue nationale de hockey (LNH), l’an dernier. Son début de saison en dents de scie n’a pas plu à la direction des Capitals, qui l’ont rétrogradé. En 27 rencontres, Lapierre n’avait récolté que huit mentions d’aide.
«Les Capitals ont une bonne équipe, alors ça a été difficile de faire ma marque en début de saison. C’était à moi de saisir ma chance et ça n’a pas trop bien été lors des dix premiers matchs. Par la suite, ce fut un peu l’effet boule de neige. Je me disais que ça allait débloquer, mais ça n’a jamais débloqué. Je me suis fait renvoyer dans les mineurs et il n’y a eu aucun blessé à Washington, alors je n’ai jamais été rappelé. J’ai beaucoup appris au cours de cette saison, malgré tout.»
Il a conclu la campagne à Hershey en inscrivant 32 points en autant de rencontres. L’équipe a ensuite été freinée au deuxième tour des séries éliminatoires. Il a donc pu profiter de son plus long été depuis ses débuts chez les professionnels.
«C’est le premier été depuis plusieurs années que je n’avais absolument rien. Je n’avais aucun camp avec Hockey Canada ou d’autres camps du genre. J’ai pu revenir dans la région à la fin du mois de mai au lieu du début du mois de juillet. Je n’avais pas besoin de presser rien et de retourner au gym même si je sentais que j’étais encore fatigué de ma dernière saison. Ce fut vraiment un bel été.»
Lapierre en a mangé du hockey récemment. Il a disputé respectivement 80, 96 et 67 rencontres lors des trois dernières campagnes dans la LNH et LAH, séries éliminatoires incluses. C’est énorme comme charge de travail physique et mentale.
«J’avais vraiment besoin de cette pause. Je suis tellement dans des années charnières de ma carrière. Dans les dernières années, je n’ai pas vraiment eu la chance de faire ce que je voulais durant mon entraînement estival. J’ai passé à travers toutes les phases d’entraînement cet été. Autant c’est le fun de se rendre loin et de gagner un championnat, autant ça fait du bien physiquement et mentalement de bénéficier d’une pause.»
Le moment où jamais
L’attaquant de 23 ans sait maintenant que le temps est venu pour lui de faire le saut à temps plein dans la LNH. Rien n’a été laissé au hasard dans sa préparation. Il a même regardé plusieurs de ses matchs afin d’analyser certains points spécifiques dans son jeu.
«J’ai amélioré plein de petits détails et je veux continuer à le faire. J’ai réalisé que lorsque ma confiance est moins haute, le jeu semble tellement plus vite. En regardant des vidéos de mes matchs, j’ai pu observer plusieurs situations où j’avais plus de temps que ce que je pensais avoir. Je dois trouver des façons d’effectuer des jeux simples, mais efficaces.»
Le poste de joueur de centre sur le troisième trio lui semble prédestiné. Certains croient même qu’il se présente au camp avec un poste à perdre plus qu’à gagner. C’est cependant avec une mentalité tout autre que Lapierre se dirigera vers la capitale américaine.
«Je le sais que c’est vraiment cliché, mais je veux tout donner et n’avoir aucun regret. J’arrive tellement avec cette mentalité là. Je ne suis pas là pour me faire d’ami. J’ai toujours été le bon gars qui parlait à tout le monde. Je vais continuer d’être un bon gars, mais sur la glace, c’est moi qui vais passer en premier. Si la lutte est entre toi et moi, c’est moi qui vais la gagner. Je veux jouer avec plus de papier sabler dans ma game et une attitude plus méchante.»
«Je suis vraiment prêt. Je me sens très bien et je suis très motivé de retourner à Washington.»
